Pseudomonas aeruginosa (« pyo ») : une bactérie responsable des infections chroniques

Les infections bactériennes  constituent l’une des maladies les plus récurrentes. Il existe plusieurs types de bactéries responsables de ces infections très souvent chroniques, voire mortelles. Le pseudomonas aeruginosa fait partie de ces agents pathogènes très présents dans le milieu de vie de tout être humain. Les maladies causées par la souche aeruginosa sont nombreuses et se manifestent différemment en fonction du foyer infectieux de l’organisme et/ou du corps. Voici ce qu’il vous faut retenir sur les causes, manifestation et traitement d’une infection à souche aeruginosa.  

Pseudomonas aeruginosa : qu’est-ce que c’est ?

Il est cliniquement prouvé que le pseudomonas aeruginosa est responsable de plus de 10 % des infections nosocomiales. Le milieu hospitalier affiche donc un taux de prévalence élevé dans la mesure où le cadre de transmission propice. Il s’agit en fait d’une bactérie ubiquitaire c’est-à-dire très présente dans votre environnement de vie, notamment dans de l’air. Vous devez donc comprendre que le risque de contamination est très élevé lorsque les règles d’hygiène ne sont pas du tout respectées.

Le bacille pyocyanine se développe facilement chez certaines personnes plutôt que chez d’autres. Les patients qui souffrent de mucoviscidose…ou simplement ceux bénéficiant d’une ventilation mécanique, d’une infection pulmonaire et bien d’autres cas sont beaucoup plus exposés à cette maladie. C’est lorsque votre défense immunitaire est défectueuse que le bacille pyocyanine colonise votre organisme. Il s’ensuit alors dans certains cas, ce qu’on peut qualifier de facteurs sécrétoires de virulence du pathogène.  

Par ailleurs, il est important de souligner que le bacille pyocyanine joue un rôle dans la prolifération des germes de certaines autres maladies à l’instar des maladies pulmonaires. Ceci rend encore plus vulnérables les patients et/ou personnes infectées.

Symptômes de la maladie

L’infection de souche pyocyanine se manifeste différemment en fonction de la localisation des zones infectées ou même de la pathologie. Les manifestations d’un pseudomonas aeruginosa peuvent être confondues à celles observées dans plusieurs cas d’infection bactérienne à Gram négatif. Toutefois, vous pouvez clairement identifier les symptômes de cette infection ubiquitaire, saprophyte et même rustique qui cause un réel problème de santé publique et même communautaire. L’éventail des maladies à pseudomonas concerne tantôt les organes internes de l’organisme, tantôt les organes externes.

Les symptômes d’une infection à bacille pyocyanine sont :

  • L’otite des piscines (douleur, démangeaison et écoulement au niveau de l’oreille infectée)
  • Les symptômes d’une infection urinaire (douleur mictionnelle, écoulement purulent, hématurie etc.)
  • Les symptômes d’une infection de l’appareil digestif (diarrhée, mal de ventre etc.)
  • Les symptômes d’une infection cutanée (abcès, furoncle, folliculites etc.)
  • Les symptômes d’une infection pulmonaire ou des valves cardiaques (pneumonie, bronchite, toux fatigante et déchirante, )  
  • L’ecthyma gangrenosum (https://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie-medicale/ecthyma-gangrenosum)
  • Les symptômes d’une infection de la circulation sanguine (forte fièvre, chute de la température en dessous de 36°C etc.)
  • Les symptômes d’une ostéomyélite (enflure, rougeur, fièvre, douleur dans l’os infecté etc.)

Par ailleurs, l’infection à Pseudomonas aeruginosa peut également affecter la vue. De ce fait, les symptômes d’une maladie oculaire sont visibles et peuvent vous renseigner immédiatement sur les pathologies à souche aeruginosa. De plus, les symptômes des infections du tissu mou complètent la liste des différentes manifestations de la maladie dans l’organisme. Il est donc important de pouvoir identifier les symptômes des pathologies causées par cette bactérie à Gram négatif. La consultation doit être imminente une fois les symptômes constatés.

En outre, les examens réalisés sur la base des liquides biologiques prélevés sur le patient en question sont très souvent révélateurs. Une culture réalisée sur la base d’un échantillon de sang y est souvent pratiquée pour déceler le germe responsable de l’infection et de pouvoir établir un antibiogramme.     

Origines de la maladie

Pseudomonas aeruginosa ou bacille pyocyanine est une bactérie qui développe une grande résistance en milieu hostile. Vous avez donc affaire à un germe résistant mais sensible à plusieurs molécules. Le mode de transmission de cette bactérie est plutôt négligeable, mais à considérer quand on sait bien qu’elle peut entrainer un état de morbidité ou faire de nombreuses victimes. Le bacille pyocyanine est aérobie et de ce fait, vous pouvez donc la retrouver sur des surfaces qui manquent d’hygiène, le sol, l’air…ainsi que dans les milieux humides, notamment dans la tuyauterie ou les conduits d’eau et les robinets.

La contamination ici est évidente lorsque l’organisme est immunodéprimé ou présentant un système de défense défaillant. Le mode de transmission de la bactérie se fait ainsi de différentes façons et de manière insoupçonnable pour des personnes imprudentes. Les risques de contaminations sont donc assez élevés en milieu hospitalier, l’alimentation, les établissements de loisir et de bien-être et plus encore. Les établissements de soins de santé présentent un risque de contamination très élevé. Du personnel soignant aux outils de soins en passant par l’équipement médical dans son ensemble, le bacille pyocyanine peut très bien intégrer un organisme sans difficulté.

Concernant les autres facteurs de risque, il faut souligner que les saunas, les piscines non traitées…y compris de l’eau et des aliments du jardin non lavés constituent également les voies favorisant l’accès de la bactérie dans l’organisme. Ne perdez pas de vue que le pseudomonas aeruginosa est l’une des bactéries recherchées lors des analyses microbiologiques réalisées dans le cadre des études menées sur un échantillon d’eau. Il devient donc important de prendre en compte le fait qu’il est possible de contracter le bacille pyocyanine dans plusieurs situations (blessure, brûlure, bain chaud etc.) même si le taux de prévalence est celui des infections associées aux soins médicaux.             

Traitement et prévention du bacille pyocyanine

Le moyen le plus efficace pour lutter contre les infections à Pseudomonas aeruginosa est sans doute la prévention. Toutefois, lorsque vous êtes infecté, il faut immédiatement recourir à un traitement antibiotique dans la plupart des cas, malgré le fait qu’il est possible de parler de résistance. Cette dernière ne concerne pas l’ensemble des molécules auxquelles le germe affiche une grande sensibilité. Toutefois, le médecin prescrira les antibiotiques selon l’antibiogramme et le type d’infection. Dans les cas où les antibiotiques présentent des limites, alors le médecin peut associer plusieurs molécules de classe différente pour plus d’efficacité.

Notons tout de même que certains antibiotiques tels que le carbapénèmes, la ceftazidime et bien d’autres encore (fluoroquinolone, aminoglycoside…). Dans les cas les plus extrêmes, le médecin peut demander à faire à nouveau une culture afin de déceler les classes d’antibiotiques les plus efficaces pour un bi ou trithérapie. En plus de l’antibiothérapie, il est également possible de pratiquer de la chirurgie dans le cadre du traitement d’une maladie pseudomonas aeruginosa selon le foyer ou la partie du corps bacillaire. Les recherches menées actuellement sont axées sur le mode de déploiement et de fonctionnement du bacille pyocyanine pour mieux la cerner et trouver la solution la plus efficace afin de le combattre.

Toutefois, il est toujours de bon ton de prévenir une maladie plutôt que de la subir ou la guérir. De ce fait, il est possible de prévenir l’infection de souche « pyo » en adoptant des comportements responsables tout en respectant les règles d’hygiène de base. En plus de l’observance de ces règles d’hygiène de base, les piscines et saunas doivent toujours être bien entretenus. Aussi, les établissements hospitaliers doivent également prendre des mesures fortes pour assurer la santé de plusieurs patients qu’ils accueillent. En observant les normes d’hygiène en vigueur et dont la mise en place est assurée par le CLIN ou Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales.

Informations pratiques

Lutter efficacement contre les infections bactériennes nécessite une bonne dose de détermination et de respect des règles d’hygiène fondamentales. Cela n’est plus un secret pour personne, les bactéries colonisent permanemment notre environnement de vie. De ce fait, il est important de pouvoir se prémunir de toute infection bactérienne notamment à bacille pyocyanine, responsable de plusieurs pathologies graves et qui peuvent se solder par la mort du sujet infecté. Pour éviter une telle tragédie, il faut :

  • Se nettoyer et/ou laver régulièrement les mains à l’aide d’un gel désinfectant ou à l’eau et du savon
  • Désinfecter et/ou stériliser les équipements et matériels médicaux ou chirurgicaux avant et après chaque soin
  • Interdire les plantes dans les chambres des patients
  • L’usage des SHA (solution hydro-alcoolique)
  • Désinfecter et/ou stériliser les surfaces en contact avec les patients
  • L’hygiène des mains pour tous les visiteurs d’un établissement de santé
  • Bien laver les fruits, légumes et autres aliments du jardin avant de les consommer
  • Désinfecter les blessures et éviter les brûlures

Le pseudomonas aeruginosa est une bactérie présente dans la nature qui, lorsqu’elle intègre l’organisme, peut causer de grands dommages. Le bacille pyocyanine représente plus de 10% de cas de maladies nosocomiales avec un taux de mortalité qui atteint pratique les 40%. Toutefois, l’antibiothérapie reste la voie de traitement la plus empruntée par les professionnels de la santé, y compris des interventions chirurgicales en cas de nécessité. Les méthodes de prévention sus-citées permettent justement de lutter efficacement contre cette bactérie tout en réduisant sa prolifération.